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Endometriose : Comment L'Osteopathie Soulage Vraiment Les Douleurs ?

  • Photo du rédacteur: Thomas Delin Ostéopathe
    Thomas Delin Ostéopathe
  • 1 avr.
  • 6 min de lecture

Dernière mise à jour : 14 avr.



douleurs coccyx

L'endométriose affecte 1/10 femme en âge de procréer, engendrant des symptômes souvent invalidants qui détériorent considérablement leur qualité de vie. En effet, près de 40% des femmes éprouvant des douleurs pelviennes chroniques sont touchées par cette maladie, qui requiert en moyenne 7 ans pour être correctement diagnostiquée.


Dans ce contexte, l'ostéopathie se révèle être une méthode complémentaire prometteuse. Reconnue pour son efficacité dans la prise en charge des douleurs pelviennes, cette thérapie manuelle peut apporter une amélioration significative au quotidien. Bien que l'ostéopathie ne traite pas directement l'endométriose, elle offre des stratégies efficaces pour atténuer les symptômes et améliorer le bien-être des patients.



LE parcours diagnostique et les symptômes de l'endométriose


La présence de douleurs intenses pendant vos règles n'est pas normale. Si un simple antalgique ne suffit pas à calmer cette douleur qui revient chaque mois de façon plus intense, une consultation médicale s'impose.


Les signes qui doivent alerter


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L'endométriose se manifeste par des symptômes variés selon la localisation des lésions. Le plus courant est la douleur, présente chez 50 à 91% des femmes atteintes. Ces douleurs pelviennes peuvent être chroniques ou cycliques, particulièrement pendant les règles (dysménorrhée), lors des rapports sexuels (dyspareunie) ou pendant la miction et la défécation.


Certains symptômes moins connus doivent également vous alerter : fatigue chronique (54% des cas), douleurs lombaires ou des membres inférieurs (48%), saignements anormaux (45%) et troubles urinaires (25%). Vous pourriez aussi ressentir des ballonnements abdominaux ou des troubles digestifs (alternance diarrhée/constipation).


À noter que l'intensité des douleurs n'est pas liée à la gravité des lésions - une petite lésion peut causer des douleurs intenses. Par ailleurs, environ un tiers des femmes atteintes sont asymptomatiques.


L'errance médicale et ses conséquences


Le délai moyen pour obtenir un diagnostic d'endométriose est de 7 ans, parfois jusqu'à 10 ans. Cette errance médicale s'explique par plusieurs facteurs :

Premièrement, l'endométriose reste une maladie complexe et méconnue. Deuxièmement, les douleurs menstruelles sont souvent considérées comme normales. Troisièmement, les femmes consultent tardivement, la maladie touchant à l'intime. Enfin, certains médecins manquent de formation sur cette pathologie.

Les conséquences de ce retard diagnostique sont considérables : souffrances prolongées, sentiment d'incompréhension, doutes sur soi et isolement. La douleur chronique reste une grande "oubliée" de la maladie, obligeant les patientes à chercher seules des solutions pour moins souffrir.


Les différents types d'endométriose


On distingue trois formes principales d'endométriose :

L'endormétriose superficielle ou péritonéale, la plus courante, 70% des cas, caractérisée par des lésions sur le péritoine. Elle provoque généralement des douleurs pelviennes et menstruelles.


L'endométriose ovarienne, présente chez 25 à 50% des femmes atteintes, se caractérise par des kystes endométriosiques dans les ovaires. Ces kystes peuvent altérer la qualité des ovocytes et perturber l'ovulation.


L'endométriose profonde, touchant 20% des femmes atteintes, se définit par des lésions situées à plus de 5 mm sous la surface du péritoine. Elle peut affecter les ligaments utéro-sacrés (50% des cas), l'intestin (20-25%), le rectum, la vessie (10%) et les uretères (3%).

À ces trois formes s'ajoute parfois l'adénomyose, présente chez 6 à 20% des femmes atteintes d'endométriose, caractérisée par l'infiltration de cellules endométriales dans le muscle utérin.


Comment se déroule une séance d'ostéopathie pour l'endométriose


Le bilan ostéopathique initiale


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Tout d'abord, l'ostéopathe réalise un interrogatoire détaillé de votre histoire gynécologique. Cette anamnèse précise permet de retracer l'apparition de vos symptômes, leur intensité et les facteurs qui les influencent. Ensuite, il procède à un examen clinique complet pour détecter les pertes de mobilité ostéoarticulaire et les modifications tissulaires.

Selon votre situation, un examen gynécologique peut être nécessaire, mais uniquement par un praticien habilité (kinésithérapeute-ostéopathe, sage-femme-ostéopathe ou médecin ostéopathe). Ce bilan initial est essentiel pour établir le diagnostic ostéopathique et élaborer un plan de traitement adapté à votre cas particulier.



Les zones traitées prioritairement


L'ostéopathe cible plusieurs systèmes et zones spécifiques pour traiter l'endométriose :


  • La région pelvienne : travail sur l'utérus, les ovaires, la vessie et les structures environnantes pour libérer les adhérences et redonner de la mobilité

  • La sphère abdominale et viscérale : techniques douces pour améliorer la mobilité des organes et diminuer l'inflammation

  • L'axe cranio-sacré : manipulation de la colonne vertébrale du crâne jusqu'au sacrum, particulièrement efficace contre la fatigue chronique

  • Le système nerveux et vasculaire : pour améliorer la circulation et réduire l'inflammation


Par des manipulations douces, l'ostéopathe relâche les tensions mécaniques et posturales, favorisant ainsi une diminution des douleurs pelviennes

douleurs coccyx


La fréquence recommandée des séances


La fréquence des consultations varie selon vos besoins spécifiques et votre réponse au traitement. Généralement, 2 à 3 séances sont initialement préconisées pour obtenir un soulagement notable. Par la suite, pour maintenir les bénéfices à long terme, une consultation trimestrielle est souvent recommandée. Néanmoins, c'est à vous de ressentir quand il est nécessaire de consulter à nouveau, généralement lorsque les symptômes commencent à réapparaître.


l'ostéopathie dans une approche pluridisciplinaire


Complémentarité avec les traitements médicaux


Face à la complexité de l'endométriose, une approche pluridisciplinaire s'impose comme la solution la plus efficace pour les patientes. L'ostéopathie, bien que primordiale, n'est qu'une pièce du puzzle thérapeutique.


Collaboration avec gynécologues et autres spécialistes


En France, l'errance médicale dure en moyenne 8 ans avant qu'une femme soit diagnostiquée. Pour réduire ce délai, une collaboration étroite entre professionnels est essentielle.

Dans plusieurs hôpitaux, notamment à l'AP-HP, des réunions multidisciplinaires sont organisées tous les 15 jours, réunissant gynécologues, chirurgiens digestifs, radiologues, urologues et ostéopathes. Cette approche permet d'établir la stratégie la plus adaptée à chaque patiente.

Certains professionnels de santé envisagent même de créer des centres dédiés aux femmes regroupant tous les spécialistes sous un même toit, afin d'optimiser le suivi des patientes.




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Autres thérapies complémentaires efficaces


Outre l'ostéopathie, plusieurs approches non médicamenteuses peuvent soulager l'endométriose:

  • L'acupuncture, reconnue par l'OMS pour traiter l'infertilité et les douleurs menstruelles

  • La kinésithérapie, qui propose massages, physiothérapie et rééducation respiratoire

  • Les approches psycho-corporelles comme l'hypnose

  • Une alimentation anti-inflammatoire adaptée

  • L'activité physique régulière, adaptée à votre condition


Drainage lymphatique pour soulager l'endométriose


Le drainage lymphatique, particulièrement la Méthode Renata França, offre des bénéfices significatifs. Cette technique se distingue par sa douceur et son efficacité.

En stimulant la circulation lymphatique abdominale, elle contribue à réduire l'inflammation caractéristique de l'endométriose. Par des mouvement



s précis, elle favorise l'élimination des toxines, diminue le gonflement et soulage les douleurs en stimulant la libération d'endorphines.

Bien que non curative, cette méthode améliore considérablement votre confort quotidien tout en s'intégrant parfaitement dans une approche globale de la maladie.



Conseils pour maximiser les bénéfices de l'ostéopathie


Pour optimiser les effets bénéfiques de l'ostéopathie dans le traitement de l'endométriose, certaines habitudes de vie peuvent faire une réelle différence. En effet, ces approches complémentaires agissent en synergie avec les manipulations ostéopathiques pour diminuer l'inflammation et les douleurs.


Alimentation anti-inflammatoire


L'endométriose étant une maladie inflammatoire, l'alimentation joue un rôle crucial dans la gestion des symptômes. Une alimentation de type méditerranéenne s'avère particulièrement bénéfique pour réduire l'inflammation de bas grade.

Privilégiez :

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  • Les aliments riches en oméga-3 : poissons gras (saumon, sardines, maquereau), graines de lin, noix

  • Les fruits et légumes colorés, de préférence biologiques pour limiter l'exposition aux perturbateurs endocriniens

  • Les épices anti-inflammatoires comme le curcuma

À l'inverse, limitez les aliments pro-inflammatoires : viande rouge, produits laitiers, gluten, sucres raffinés et alcool. Cette approche nutritionnelle ne guérit pas l'endométriose mais peut considérablement atténuer les symptômes en complément des séances d'ostéopathie.


Exercices physiques adaptés


Contrairement aux idées reçues, l'activité physique régulière et adaptée est bénéfique pour les femmes atteintes d'endométriose. Elle permet notamment de :

  • Diminuer l'activité des lésions d'endométriose

  • Améliorer le contrôle corporel, particulièrement au niveau pelvien

  • Augmenter les protéines anti-inflammatoires

  • Réduire les douleurs physiques

Les activités douces comme le yoga, le pilates ou la marche sont particulièrement recommandées. Les abdominaux hypopressifs, qui impliquent des techniques de respiration spécifiques, renforcent les muscles abdominaux profonds sans exercer de pression excessive sur le plancher pelvien.


gestion du stress et technique de relaxation


Le stress est un facteur aggravant de l'endométriose, créant un cercle vicieux : l'endométriose génère du stress, qui amplifie à son tour les douleurs. Pour briser ce cycle :

La sophrologie offre des outils précieux pour apaiser les symptômes de l'endométriose comme les douleurs et la fatigue chronique. En modifiant la perception de la douleur par des exercices de relaxation dynamique, elle permet de reconditionnement du cerveau face aux signaux douloureux.

La méditation et les techniques de respiration profonde favorisent la détente musculaire et réduisent l'inflammation. Ces pratiques stimulent la production d'endorphines, véritables analgésiques naturels qui atténuent la douleur.

En associant ces approches complémentaires aux séances d'ostéopathie, vous maximiserez les bénéfices thérapeutiques pour mieux vivre avec l'endométriose au quotidien.

Evidemment toute activité physique régulière est absolument recommandé pour arriver au mieux à soulager les douleurs de l'utérus et chaque tissu environnant.

 


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