Hernie Discale : symptômes
- Thomas Delin Ostéopathe

- 9 juin 2024
- 7 min de lecture
Dernière mise à jour : 30 mars


Introduction
La hernie discale, fait partie des pathologies discales appelées discopathies, qui survient lorsque le noyau gélatineux d'un disque intervertébral s'échappe de sa position normale et exerce une compression sur les nerfs environnants ou sur la moelle épinière. Cette condition peut provoquer une variété de symptômes, allant de douleurs locales à des sensations de picotements, engourdissements ou faiblesses dans les membres.
Définition
Les disques intervertébraux sont des structures en forme de coussin situées entre les vertèbres de la colonne vertébrale. Ils agissent comme des amortisseurs, absorbant les chocs et permettant la mobilité de la colonne vertébrale. Une hernie discale se produit lorsque le noyau gélatineux à l'intérieur du disque se déplace au-delà de sa position normale à travers une fissure ou une rupture dans la paroi externe du disque, appelée annulus fibrosus.
LEs 4 stades de la hernie discale
Stade précoce - protrusion discale
Dans ce stade, le disque intervertébral commence à se déformer mais reste intact. Il peut y avoir une légère saillie du noyau gélatineux à travers une faiblesse dans la paroi externe du disque, appelée annulus fibrosus.
Les symptômes peuvent être légers à modérés, et la douleur peut être localisée dans la région lombaire ou cervicale. Il peut également y avoir des sensations de picotements ou d'engourdissements dans les membres.
La protrusion discale peut être diagnostiquée à l'aide d'imageries telles que l'IRM ou le scanner.
Attention : on ne voit pas les hernies discales avec une Radio ! les disques inter-verbraux ne ressortent pas avec une radiographie !!
Stade intermédiaire - prolapsus discale
Dans ce stade, la saillie du noyau gélatineux devient plus prononcée, et il peut y avoir une rupture partielle de la paroi externe du disque. Cela entraîne un déplacement du noyau dans l'espace intervertébral.
Les symptômes deviennent plus marqués, avec une douleur plus intense et une altération de la mobilité. Les sensations de picotements, d'engourdissements et de faiblesses peuvent également s'aggraver.
Des examens complémentaires comme les imageries peuvent confirmer le et évaluer l'étendue de la protrusion en question.
Stade avancé - extrusion discale
Dans ce stade, le noyau gélatineux s'échappe complètement de la paroi externe du disque et peut comprimer les structures nerveuses environnantes, telles que les racines nerveuses ou la moelle épinière.
Les symptômes deviennent sévères, avec une douleur intense et des limitations importantes de la mobilité. Les patients peuvent éprouver des difficultés à effectuer les activités quotidiennes.
Des d'imageries, tels que l'IRM ou le scanner, sont essentiels pour évaluer la taille et l'emplacement de la hernie discale et guider le plan de traitement.
Stade sévère - séquestration discale
À ce stade avancé , des fragments du noyau gélatineux se détachent complètement de l'annulus fibrosus et peuvent migrer dans le canal rachidien. Cette séquestration du disque entraîne souvent une compression nerveuse significative, provoquant des symptômes sévères tels que des douleurs intenses, une perte de sensation, et parfois une faiblesse musculaire dans les zones innervées par les nerfs affectés. La séquestration discale représente une urgence médicale potentielle, surtout si elle comprime les structures nerveuses cruciales, ce qui peut affecter la fonctionnalité des membres inférieurs et même entraîner des troubles de la fonction intestinale ou vésicale. Un traitement rapide et souvent chirurgical est généralement requis pour retirer le fragment discale et soulager la pression sur les nerfs afin de prévenir des dommages permanents et améliorer les symptômes.

Diagnostic de la hernie discale
IRM ou SCANNER : sont les seuls moyens de déterminer la présence d’une discopathie ou non !
Examens complémentaires : imageries

Les imageries sont indispensables pour confirmer l’évaluation clinique et déterminer l'étendue d’un ou des disques et de visualiser les structures et les tissus environnants avec précision.
IRM : C’est le moyen le plus fréquemment utilisé pour diagnostiquer une hernie discale. Elle permet de visualiser les tissus mous, y compris les disques intervertébraux et les racines nerveuses, offrant ainsi une image détaillée de l'anatomie de la colonne vertébrale.
Anamnèse et examen clinique
Le médecin ou le professionnel de santé commence par recueillir des antécédents médicaux détaillés du patient, notamment les symptômes actuels, les facteurs de risque et les éventuels traumatismes antérieurs. Un examen clinique physique est ensuite effectué pour évaluer les fonctions neurologiques, la mobilité et la douleur.
Les ostéopathes et les thérapeutes manuels sont les plus à même de poser une hypothèse de discopathie, grâce à leur palpation développée et aux techniques. L’imagerie confirmera ou non le diagnostic.
Symptômes
Hernie discale lombaire

L1-L2 : Une hernie à ce niveau peut causer des sensations douloureuses dans la partie supérieure de la cuisse et, parfois, des modifications de la sensibilité dans la même région.
L2-L3 : À ce niveau des sensations douloureuses peuvent être présentent dans la partie antérieure de la cuisse. Les patients peuvent également ressentir des faiblesses lors de la flexion de la hanche.
L3-L4 : La douleur peut irradier vers la partie antérieure et interne de la cuisse jusqu'au genou. Des faiblesses dans l'extension du genou sont également possibles à cause de l'atteinte du nerf fémoral.
L4-L5 : C'est l'un des niveaux les plus communs pour une hernie discale. Les symptômes peuvent inclure des douleurs qui irradient du bas du dos jusqu'à la parééaie antérieure de la jambe et jusqu'aux orteils. La faiblesse peut affecter la capacité à lever le pied et les orteils (pied tombant).
L5-S1 : Cela affecte la racine nerveuse S1, provoquant souvent des irradiations dans la partie postérieure de la jambe jusqu'au pied et au talon (sciatique). Les patients peuvent ressentir des difficultés à se tenir sur la pointe des pieds et une réduction des réflexes du tendon d'Achille.
A ne pas confondre avec une douleur à type de sciatalgie, causée essentiellement par la compression du muscle piriforme !
Hernie discale cervicale

C2-C3 : Cette hernie peut causer de la douleur et de la raideur dans la région cervicale haute, potentiellement avec des maux de tête dans la partie arrière de la tête.
C3-C4 : La douleur peut se manifester dans la région cervicale et s'étendre jusqu'à la partie supérieure des épaules. Il peut y avoir aussi des symptômes de faiblesse ou de paresthésie dans cette zone.
C4-C5 : Les symptômes incluent souvent des douleurs qui rayonnent dans la région de l'épaule. La faiblesse peut affecter la capacité à élever le bras, et il peut y avoir une diminution de la force dans les muscles deltoïdes.
C5-C6 : C'est l'un des sites les plus fréquents pour les hernies cervicales. Les symptômes peuvent inclure des douleurs qui irradient dans le bras, jusqu'au pouce, et une faiblesse dans les biceps et les muscles fléchisseurs du poignet.
C6-C7 : La douleur et la faiblesse peuvent s'étendre dans le bras jusqu'aux doigts, particulièrement l'index et le majeur. Les patients peuvent également éprouver une faiblesse dans les triceps et dans les muscles extenseurs du poignet.
C7-T1 : Les symptômes peuvent inclure des douleurs qui descendent jusqu'à l'avant-bras et vers les doigts, spécifiquement l'annulaire et le petit doigt. La faiblesse peut affecter les petits muscles de la main, entraînant des difficultés avec les mouvements fins des doigts.
Causes et facteurs de risque
Plusieurs facteurs peuvent contribuer au développement d'une hernie discale. Les causes courantes incluent :
- Traumatisme, blessure soudaine ou un accident de voiture.
- Usure naturelle due au vieillissement, entraînant une diminution de l'élasticité et de la résistance des disques intervertébraux.
- Port de charges lourdes a répétition
- Le tabagisme
- La génétique
- L’obésité
Traitement Hernie discale
traitement non chirurgical
Lorsqu'une hernie est diagnostiquée, l'alternative est souvent la première ligne de défense pour soulager les douleurs et restaurer la fonctionnalité. Ces options thérapeutiques visent généralement à réduire l'inflammation, à diminuer la pression sur les nerfs et à renforcer les structures environnantes. Parmi les approches couramment utilisées :
Kinésithérapie et Rééducation : La kinésithérapie et la rééducation jouent un rôle crucial dans la gestion de la hernie discale. Les programmes de réadaptation personnalisés peuvent inclure des exercices de renforcement musculaire, des étirements, ainsi que des techniques de stabilisation pour améliorer la posture et la mobilité.
Ostéopathie : L'ostéopathie propose une approche hollistique pour traiter la hernie discale en considérant le corps dans sa globalité. Les ostéopathes utilisent des techniques manuelles douces pour rétablir l'équilibre structurel du corps, réduire les tensions musculaires et favoriser la circulation sanguine et lymphatique. Cette approche aide à dissiper les inconforts, améliorer la mobilité et contribuer à la guérison naturelle du corps. L’ostéopathie et la kiné sont dépendantes l’une de l’autre pour une prise en charge optimale d’une hernie discale.
Médicaments Anti-inflammatoires et Analgésiques : Des médicaments tels que les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et les analgésiques peuvent être prescrits pour soulager la douleur et réduire l'inflammation associée à une crise. Cependant, leur utilisation à long terme peut présenter des effets secondaires et ne résout pas la cause sous-jacente du problème.
Thérapies Complémentaires : Certaines personnes optent également pour des thérapies complémentaires telles que l'acupuncture, la chiropractie, ou la physiothérapie pour améliorer leur qualité de vie. Ces approches peuvent être utilisées en combinaison avec d'autres traitements pour un soulagement optimal des symptômes.
La meilleure approche pour traiter une discopathie de manière non chirurgicale est une approche pluridisciplinaire avec des médecines alternatives et grande rigueur.
traitement chirurgical
Si les le patient est atteint d'un stade sévère ou qu'il a vraiment tout essayé, le médecin peut orienter le patient vers un chirurgien pour pratiquer une intervention chirurgicale. Les options sont les suivantes :
Discectomie : Consistant à retirer le matériel discal hernié qui comprime les racines nerveuses. La discectomie peut être réalisée par des techniques mini-invasives telles que la microdiscectomie.
Laminectomie : Consiste à enlever une partie de l'arc postérieur de la vertèbre pour soulager la pression sur les racines du nerf en question.
Fusion Vertébrale : Cette procédure consiste à fusionner deux ou plusieurs vertèbres adjacentes à l'aide de greffes osseuses ou de dispositifs médicaux pour favoriser la cicatrisation et la stabilité.
Chirurgie Artificielle de Remplacement du Disque : Implique le remplacement du disque endommagé par un implant.



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